PARIS-ROUBAIX 2025

Il est un peu plus de 17h.

Je suis planté au bord du chemin, au Moulin de Vertain. La course masculine est passée. Je regarde les derniers coureurs arriver, loin derrière. Plus de bruit d’hélico, plus de motos. Juste eux, et nous.

Un coureur passe. Seul. Le visage fermé, les jambes marquées, recouvert de poussière. Le vélo claque sur les pavés, il serre les dents, mais il avance. Pas pour la gagne, pas pour la gloire — juste pour finir.

À côté de moi, un spectateur tape dans ses mains, doucement. Il dit rien, mais on sent le respect.
Je prends une photo, presque à contre-cœur. Ce n’est pas une image "forte", pas une image "belle". Mais c’est ce moment-là que je veux garder.

Ce Paris-Roubaix-là, c’est celui que je viens chercher chaque année.
Pas forcément les vainqueurs, mais ceux qu’on oublie. Ceux qu’on voit passer trop vite. Ceux qui continuent malgré tout.

Pas d’accréditation, pas de place réservée. Pas de moto suiveuse ou de passe-droit.

Juste un bout de fossé, mon appareil, des copains,et ce que je vois.

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